Quand on proclame la corruption comme la priorité des priorités, le citoyen lambda s’interroge sur la désinvolture de l’Etat à user des mesures simplissimes prévues par la loi pour en finir avec le fléau. Le chef de l’Etat, en délicatesse avec un de ses prédécesseurs, glisse devant la presse, qu’on peut aussi diligenter contre ce dernier, des enquêtes sur des soupçons d’enrichissement illicite. Pourquoi apparaître aussi tiède ? La même décontraction se remarque pour les déclarations de patrimoine. Les hauts responsables assujettis ne se bousculent pas au portillon de la transparence. L’Etat ne se presse pas pour appliquer la loi. ll se contente d’appliquer la règle de la mafia : on ne fait pas dans la délation.