Le fort fort lointain sud

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Le sud de Madagascar, la contrée de Befotaka, d’Ankazoabo et alentour a beau se trouver à mille kilomètres de la capitale, l’actualité le concernant se trouve au centre du quotidien  ici à Tana. On entend surtout parler d’attaque de  dahalo,  de morts d’hommes, de vols d’une centaine, voire plus, de têtes de zébus. La dernière nouvelle en date est l’attaque à l’endroit de non moins qu’une caserne de la gendarmerie nationale. Perte en vies humaines, perte de matériels notamment des armes et des munitions de la salle d’armes de la caserne.

Mais outre ces nouvelles funestes, on dénote tout de même des cocasseries si l’on peut s’exprimer ainsi. En effet, pendant que le Premier responsable du gouvernement chante ici dans la capitale que tout va bien là bas, que malgré quelques bavures l’opération  fahalemana  est un franc succès et que les gens recommencent à vaquer à leur quotidien sans crainte, des responsables locaux dans ces villages font remarquer que tous les habitants ont déjà fui les lieux pour s’expatrier dans les villages voisins. Ils ont également rapporté que lors de la dernière attaque, les  dahalo  ont pris la peine d’attendre dans un lieu déterminé l’arrivée de la cavalerie depuis Antananarivo. Le terme exact rapporté par ces responsables locaux est que les  dahalo  attendaient l’arrivée des fameux hélicoptères du gouvernement.

La situation s’en allant en empirant un peu plus chaque jour et étant donné les informations contradictoires que l’on entend la concernant, on se demande à juste titre ce qui se passe vraiment dans cette contrée qui se trouve tout juste à quelques 1000 kilomètres d’ici. Est-ce vraiment des malfaiteurs que l’on y combat ou s’agit-il de querelle entre villages voisins qui ne peuvent souffrir l’intervention des représentants étatiques ?  Dans tous les cas, quelle est la solution efficace pour combattre le phénomène parce qu’au train ou il va, un glissement vers une situation plus désastreuse est à craindre. Le sud fait intégralement partie de Madagascar et il n’est pas assez lointain pour que tous ne souffrent pas des conséquences des désastres qui peuvent s’y produire.