Après les fréquentes balades en Métropole où le calme tarde à se rétablir, il est temps de revenir vers des sujets d’actualité tout aussi brûlants mais qui nous concernent directement. En ce moment, c’est l’absence marquée des deux sommets de l’exécutif qui fait parler d’elle. Les deux sont en Europe mais pour des raisons différentes. Le premier étant en visite officielle pour assister à divers évènements tout aussi officiels, le second y est pour des raisons de santé. Bien que l’absence simultanée des deux soit fortement critiquée, celle du Premier ministre est plus sujette à débat. En effet, le fait que le Premier ministre Jean Ravelonarivo choisit de se faire soigner dans l’hexagone a du mal à passer au niveau de l’opinion publique nationale. Dans un sens général, cette balade de santé du Général Ravelonarivo est tantôt perçue comme une excursion qui va coûter cher aux contribuables, tantôt elle est perçue comme un manque de confiance évidente en la capacité de nos médecins, qui se sentent de ce fait offensés, et de nos institutions hospitalières.
L’opacité des raisons de ce voyage de même que de l’origine de son financement sont autant d’huile qui alimente un feu déjà bien prospère. En ce qui concerne la véritable raison du voyage, on a juste dit que le Premier ministre est un peu fatigué est qu’il a besoin d’un repos médicalement assisté. Ce avant que Monsieur le Ministre de l’éducation nationale ne vienne mettre le pied dans le plat en disant qu’il ne s’agit en fait que d’un contrôle de routine et que le Premier ministre se porte en fait comme un charme. Qu’en est-il au juste, maladie ou visite de routine ? Qu’est ce qui nécessite un tel déplacement si loin de nos frontières alors que, selon la remarque d’une citoyenne « le Premier ministre n’avait pas l’air particulièrement affaibli lors de sa dernière apparition publique ». Le silence assourdissant du côté de Mahazoarivo ne fait qu’aggraver les rumeurs qui parlent déjà d’AVC ou autres maladies plus graves.
Tout ce buzz pour un petit manque d’attention. Le Premier ministre et son entourage ont l’air d’avoir oublié en effet qu’étant un personnage public, le Premier ministre se doit de donner une raison précise de ses déplacements et surtout, il doit rassurer l’opinion publique sur son état de santé en cela qu’il est encore apte ou non à assumer les hautes fonctions auxquelles il a été assigné. D’ailleurs, les coûts estimés de ses soins avoisinent les 75 000 000 d’Ariary par mois, une somme qui ne peut que faire tiquer dans un pays où des milliers de gens meurent encore de la famine et où 92% de la population vivent très en dessous du seuil de pauvreté. Nos dirigeants sont une fois de plus invités à faire preuve, si ce n’est de plus de transparence, au moins de délicatesse. Mentez mieux ou ne mentez pas du tout !