LFI 2016

Adoption par achat de vote

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La loi des finances initiale 2016 a été adoptée sans amendement hier à l’Assemblée Nationale. Le vote des députés a été acheté, même les fervents militants d’un amendement n’ont pas pu résister à la tentation. L’accroissement et la répartition équitable de la richesse nationale ne seront pas au rendez-vous l’année prochaine. Cette loi des finances n’est pas conforme aux aspirations de développement prônées par les dirigeants et attendues par la population.

Comme une lettre à la poste, la loi des finances initiale 2016 a été adoptée par les députés. Durant la journée d’hier, il n’y a donc eu qu’un simulacre de débat à l’hémicycle de Tsimbazaza. Le projet de loi a été voté par 97 députés. L’on se demande alors si l’exécutif contrôle vraiment la majorité au sein de la chambre basse. La réponse est à la fois non et oui. Non, l’exécutif ne possède pas une majorité stable au sein de l’Assemblée Nationale. Oui, il contrôle cette majorité moyennant une rémunération financière ponctuelle.

Les faits ont été avérés hier. Les membres du bureau permanent de l’Assemblée Nationale ont obtenu des chèques carburants d’un montant de 500 000 Ariary de la part de la Présidence de la République. Ce n’était que le premier paiement hier, un second paiement aurait été convenu entre les deux parties. Par ailleurs, un député proche du Président de la République aurait été le leader dans cet achat de voix. L’argent était placé dans sa voiture dans le parking de l’Assemblée, les députés qui ont émargé une fiche de présence et qui a voté en faveur du projet de loi pouvait empocher l’argent au comptant.

La vérité était également sortie de la bouche d’un représentant du peuple élu dans la capitale. Toute honte bue, le député Guy Rivo Randrianarisoa a dénoncé publiquement le fait que les députés TIM ont été écartés des négociations financières. Il a martelé que lui et les députés n’accepteront plus qu’ils soient écartés des enchères et surenchères. Les députés TIM ont donc été les grands perdants dans cette affaire. On soupçonne même que les députés MAPAR ont eu leur part du gâteau.  Christine Razanamahasoa, l’un des fervents opposants à cette loi, a finalement fléchi et dire que cette fois ci, ils vont fléchir et avaler la couleuvre.

Un seul député a fait montre de détermination et a voté contre le projet de loi. Un député n’ayant pas assez de courage pour défendre ses convictions et les intérêts de ses électeurs a préféré voter blanc. Le député de Tsaratanana, le seul qui a voté contre, a expliqué que cette loi ne répond pas aux attentes de développement crié par les dirigeants et attendues par le peuple. La décentralisation financière, technique et administrative n’est pas effective, le budget de l’Etat est strictement réservé au budget de fonctionnement, il n’y a pas de budget d’investissement,  a-t-il défendu.

L’achat de voix des députés a été révélé au grand jour hier. Quelle excuse le BIANCO sortira-t-il de ses manches pour justifier son incompétence à lutter contre la corruption qui sévit entre l’Assemblée Nationale et la Présidence de la République ? La communauté internationale et les bailleurs de fonds ne sont pas également étrangers à ce genre de magouilles. L’argent qu’ils déversent dans les caisses publiques est utilisé de cette manière, à renforcer le pouvoir des dirigeants et à renflouer les poches d’une poignée de gens. Des promesses sur le renforcement de la bonne gouvernance, l’Etat de droit, la lutte contre la corruption ont été faites. Mais en réalité, c’est tout le contraire que les dirigeants entretiennent.