Maintien des règles du jeu des sénatoriales

Mauvaise foi de l’exécutif et de la CENI

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Mauvaise foi de l’exécutif et de la CENI

A près d’une dizaine de jours des élections sénatoriales, ni l’exécutif, ni la CENI, commission électorale nationale indépendante, ne se bouscule pour mettre en place des règles du jeu acceptées par tous les acteurs politiques. L’un comme l’autre font montre d’une mauvaise foi dans l’accomplissement de la mission qui leur a été assignée.

Le jour du scrutin des sénatoriales approche à grand pas. Il ne reste plus qu’une dizaine de jours avant le jour J. La CENI semble être sur les bons rails en ce qui concerne les matériaux électoraux. Demain, elle commencera à distribuer tous les matériels électoraux au niveau de tous les bureaux de vote, c’est-à-dire au niveau de tous les districts de Madagascar. L’encre noire, les stylos, les urnes transparentes, les isoloirs, les procès- verbaux et autres matériels seront dispatchés au niveau des bureaux de vote.

Comme il n’est jamais tard pour bien faire, l’exécutif et la CENI ont devant eux une dizaine de jours pour changer les règles du jeu électoral. Les acteurs politiques, les organisations de la société civile œuvrant dans le domaine des élections, les grands électeurs et les simples citoyens attendent toujours la mise en place d’une urne unique au niveau de chaque bureau de vote. Il n’y a que ce seul et unique procédé qui garantira des élections acceptées par tous même si les sénatoriales ont été bâclées depuis le début. Les régions et les provinces n’ont pas fait entendre leur voix dans ces élections qui mettra en place le Sénat.

Pour l’organisation de la société civile Socle, Suivi de l’observation pour la limpidité des élections, il existe une mauvaise foi manifeste de la part de l’exécutif. D’après les explications d’un responsable de cette organisation, Randriamalala Robert Charly, la CENI ne peut pas changer les règles du jeu. Elle ne fait qu’appliquer et suivre ce que les textes législatifs lui dictent de faire. La solution se trouve donc entre les mains de l’exécutif, dans le camp du ministère de l’intérieur qui propose la solution acceptée par tous en conseil des ministres. Mais pourquoi changera-t-il un système qui lui garantira à coup sûr une victoire, même précaire ?

Lors de ces sénatoriales, il y aura en tout 12 671 grands électeurs. Cette fois ci, seuls les maires et les conseillers municipaux voteront pour les 2/3 des sénateurs. Les chefs de régions, les conseillers régionaux, les chefs de province et les conseillers provinciaux ne figurent pas parmi les grands électeurs. La liste électorale a été arrêtée définitivement hier. Il ne devrait plus y avoir aucune retouche à cette liste. Les maires destitués par le Conseil d’Etat ainsi que leur futur remplaçant n’auront pas leur mot à dire sur les sénatoriales. Puisque les régions, les provinces et certaines communes ont été mises à l’écart de ces sénatoriales, l’essence même de celles-ci a été bâclée. Le parti au pouvoir réussira à faire main basse sur la chambre haute en procédant de la sorte. Il est certains qu’avec le 1/3 des membres nommés par le Président de la République, le HVM aura la majorité au palais de verre Anosy.