Petite corruption et corruption de haut niveau

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Le régime HVM lutte-t-il vraiment contre la corruption ? Ou met-il juste de la poudre aux yeux à ses partenaires pour montrer qu’il le fait vraiment ? Jusqu’à maintenant, on ne voit que des manœuvres de diversion menées contre la petite corruption. Il n’y a rien de tangible ni de visible concernant la corruption à haut niveau qui gangrène le pays et appauvrit chaque jour davantage sa population.

L’arrestation  de 11 agents du centre d’immatriculation d’Ambohidahy a été mise sous les feux des projecteurs la semaine écoulée. Il s’agit de la mise en examen de petits fonctionnaires de l’Etat, impliqués dans des  affaires de corruption, générées par la mauvaise organisation de ce centre, qui induit  la corruption au bas de l’échelle. Deux personnes ont même été emprisonnées.

Beaucoup de tapage a été fait autour de cette affaire de petite corruption. Les affaires de corruption à haut niveau font quant à elles, moins de bruit. L’opinion publique en attend pourtant plus concernant la corruption à haut niveau qui gangrène la vie du pays et fragilise sa population. Elle attend des réponses légitimes aux questions qu’elle se pose. Les hauts commis de l’Etat sont-ils corrompus pour que le pays soit tombé si bas ? L’entourage du chef de l’Etat, les membres du gouvernement sont-ils corrompus ? Pourquoi  l’affaire de corruption à Ambohimahasina impliquant des proches du chef de l’Etat dont les noms ont été cités, est-elle restée sans suite  et que les personnes impliquées ont-elles simplement et tout bonnement refusé de répondre aux convocations du BIANCO ?

 Il est aussi de notoriété publique que les sociétés d’Etat comme la Jirama, Air Madagascar, Kraoma ont mis un genou à terre en raison d’affaires de corruption de haut niveau, pour avoir notamment manigancé par le biais d’appels d’offres. Ce ne sont  sûrement pas de petits employés qui peuvent agir à de tels niveaux.

L’opinion publique attend les résultats de la véritable lutte contre la corruption à haut niveau surtout après le rapport du Rapporteur spécial sur les droits de l’Homme des Nations Unies,  John Knox. Selon John Knox, l’identité des principaux barons du bois de rose semble être connue de tous. Par conséquent, il est difficile de comprendre l’échec de poursuivre en justice les responsables des coupes illégales de bois de rose et des trafics s’il n’y a pas corruption.

Le BIANCO va-t-il oser s’en prendre à ces cerveaux de la corruption dans le pays pour donner l’exemple aux petits fonctionnaires et restaurer ainsi la confiance perdue de la population envers ses institutions ?