La réalité sociopolitique actuelle dépasse l’entendement. Tous les maux qui gangrènent le pays s’amplifient avec la venue de la saison des pluies. Maladies chroniques, pollution, inondations, embouteillages, routes en piteux état, manque de financement de l’Etat, absence de transparence de la part de l’exécutif, abus dans l’exécution de l’opération Fahalemana avec les exécutions sommaires, instabilité politique, l’insécurité grandissante et surtout les délestages. Et face à cette situation des plus catastrophiques, les dirigeants demeurent impuissants. Les mesures avancées ne résolvent rien du tout. Tout n’est que déclaration d’intention, les actions concrètes manquent à l’appel.

Face à cela, les citoyens ne savent plus quoi faire. Ils ne savent plus à quel Saint se vouer tellement les problèmes ne font que s’aggraver. Se plaindre, les dirigeants n’écoutent pas. Et même s’ils écoutent, ils n’ont pas de solutions clés en mains. Porter plainte, c’est peine perdue, tellement l’appareil judiciaire notamment celui en charge des différends avec l’Etat est verrouillé. Porter plainte à l’international, c’est une aventure sans lendemain car même si la plainte aboutit, l’application de la sentence n’est pas gagnée d’avance. On revient alors au même point de départ qu’avant, toujours à la recherche de l’homme providentiel à même d’enclencher le développement du pays grâce à des programmes politiques biens ficelés financés par les bailleurs de fonds.

La question se pose toujours en cette période d’élection. Que peut-on espérer des dirigeants actuellement ? La réponse est unanime, rien ! L’obtention du régime actuel de la majorité au sein de la chambre haute lui permettra-t-il de booster l’économie et augmenter par voie de conséquence le pouvoir d’achat des citoyens ? Il ne faut pas rêver, loin s’en faut. La conquête du Sénat par le régime HVM ne fera que renforcer son pouvoir en vue de la présidentielle de 2018. Il ne lui reste plus que cette ultime étape pour être à l’abri des soubresauts politiques. Le reste n’est que question de temps. Mais entretemps, il est à croire que ce sont les dirigeants eux-mêmes qui poussent les citoyens à bout de leur patience légendaire qui a quand même ses limites.