Recours à la force

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La grève générale entamée récemment par les membres du syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) et les membres du syndicat des greffiers de Madagascar remet de nouveau sur le tapis la défaillance du pouvoir actuel à maitriser les affaires nationales. Au lieu de trouver une solution rapide au litige qui oppose les deux camps, le régime n’a trouvé rien de mieux que le recours à la force.

C’est peu de dire que le torchon brûle actuellement entre les membres du SMM et les membres du SGM d’un côté et le pouvoir en place de l’autre. En effet, le dialogue civilisé a presque tourné en une confrontation musclée la semaine écoulée lorsque les éléments des forces de l’ordre sont intervenus pour ouvrir les portails du Palais de Justice Anosy, sur réquisition du Procureur. Le ton est donné. Désormais, le SMM ne veut plus discuter mais exige des réponses immédiates à ses revendications. Quelques paroles inconsidérées, des gestes mal placés suffisent pour tout embraser et la tension est à son paroxysme. Les usagers de ce service public de même que le reste de la population regardent impuissant ce bras de fer qui continue à leur profond détriment. En effet, on peut avancer tous les arguments que l’on veut, il reste que c’est la population, notamment les justiciables qui ont actuellement des affaires en cours qui souffrent le plus de cette situation. On pense tout particulièrement à ceux qui font plusieurs kilomètres pour venir en ville en quête de justice, ou encore ceux qui attendent leur ordonnance de libération des mains des juges en grève. On ne peut aussi que se demander pourquoi les responsables étatiques tardent autant à trouver une solution pérenne à ce genre de situation qui continue à se dégrader et qui ajoute à la détresse déjà immense du plus grand nombre.

Effectivement, les conséquences des tensions existant entre les magistrats et l’Etat ne font qu’empirer la situation d’insécurité, à tous les niveaux, dans laquelle la population est empêtrée. S’ajoutent à cela la peste et autres problèmes auxquels l’Etat peine à trouver un dénouement et qui culminent actuellement au seuil de l’intolérable.