771, c’est le nombre de tortues malgaches saisies à l’aéroport international d’Ivato hier. Il semblerait que l’appel de dénonciation provenait d’une bonne âme, ou bien de quelqu’un qui n’a pas eu sa part du gâteau, autrement ces petites tortues seraient parvenues à leur destination finale : la Malaisie. A en croire les explications, il a fallu les passer au scanner une deuxième fois pour découvrir le pot aux roses. Donc, la première fois, on s’est arrangé pour ne rien voir ou bien ou n’a vraiment rien vu. Mais même si on ne parle pas de l’aéroport mais de tout le chemin que ces tortues ont dû faire depuis le sud jusqu’ici, comment ont-elles fait ? Surtout avec le nombre impressionnant d’éléments des forces de l’ordre qui bordent nos routes nationales. A quoi sert cette surveillance omniprésente et oppressante si un tel nombre de tortues parvient encore jusqu’à l’aéroport ? Que dire des autres richesses nationales du pays qui sortent tous les jours par les petites portes ?
Le gouvernement vient d’adopter une nouvelle stratégie de lutte contre la corruption et les hauts responsables de ce monde ne sont certainement pas sans savoir que la corruption qu’ils traquent n’est jamais loin. Que dis-je ? Est-ce que ce n’est pas sur la cour bien gardée d’un département ministériel que 18 tonnes de pierres précieuses appartenant à un opérateur privé, en bonne et due forme, se sont volatilisées comme par magie ? Pour rappel de l’infortune de cette femme, les gardiens des lieux ont affirmé que ce sont bien des agents de la police des mines qui ont saisi les pierres mais jusqu’à présent aucune explication officielle n’est venue compléter le blanc. Ne parlons plus de ces éléments des forces de l’ordre qui sèment le désordre dans le sud. C’est bien ça l’image du gouvernement malgache du moment, un gouvernement qui au lieu de maintenir l’ordre, de sécuriser les personnes et leurs biens, terrorise son monde à coup de mandat de dépôt pour ceux qui osent élever, un tant soit peu la voix, qui ne maîtrise pas ses agents. Mais c’est dans ce climat que l’on appelle les gens à investir massivement. Doit-on s’étonner que l’appel reste sans écho ?