12 560 grands électeurs figurent dans la liste arrêtée par la CENI en vue des sénatoriales du 29 décembre. Le parti politique au pouvoir tente de rafler le maximum de sièges lors de ces élections. Avoir la majorité partout et avoir des institutions fortes n’équivalent pas à la même chose et le premier ne mène pas nécessairement vers le développement.
La liste des grands électeurs qui prendront part au scrutin des sénatoriales est connue depuis hier. Elle est composée de maires, de conseillers municipaux et communaux soit 12 560 grands électeurs. La liste est toutefois susceptible de rajout jusqu’au 14 décembre prochain eu égard à certaines décisions du tribunal administratif concernant notamment des élus lors des dernières communales partielles.
La province de Fianarantsoa caracole en tête avec 3177 grands électeurs. Elle est suivie par Antananarivo dont le nombre de grands électeurs totalise 2432. Viennent ensuite Toliara : 2177 grands électeurs, Toamasina : 1855, Mahajanga : 1803, Antsiranana : 1116 La liste des grands électeurs est très importante dans la mesure où les élections sénatoriales se dérouleront au scrutin universel indirect. Si la campagne électorale doit commencer le 8 décembre, elle ne sera pas menée tambour battant comme c’est le cas lors des élections législatives, présidentielles et communales. Il y aura surtout des approches politiques auprès des grands électeurs, des alliances avec des partis politiques et le renforcement de la discipline de parti.
Face à ces élections sénatoriales qui arrivent à grand pas, il ne reste plus qu’un mois avant la date du scrutin, le parti au pouvoir a fait savoir qu’il entend rafler le maximum de sièges dans la chambre haute. D’après son président, le parti entend poursuivre sur sa lancée depuis les élections communales où il avait obtenu le nombre le plus élevé de maires et de conseillers municipaux. L’obtention de cette majorité n’entraine pas nécessairement le pays vers le développement et la stabilité. D’ailleurs, avoir la majorité et avoir des institutions fortes sont deux choses tout à fait différentes. Le pays en a déjà fait l’expérience durant le régime Ravalomanana. Il avait la majorité partout : dans les communes, à l’Assemblée Nationale et dans le Sénat, la majorité des politiciens étaient TIM. Sans compter les chefs de régions qui étaient tous nommés, il n’y avait pas eu d’élection que ce soit de façon directe ou indirecte.
Le régime actuel se trouve sur les pas de l’ancien régime Ravalomanana depuis la présidentielle controversée de 2013. Il se targue toujours avoir la majorité au sein de l’Assemblée Nationale pour rassurer les investisseurs de son assise sur l’appareil législatif. Il a raflé le maximum de sièges lors des élections communales. Actuellement, il tente de rempiler avec les élections sénatoriales et verrouiller à la fin l’appareil administratif. Mais ce n’est pas pour autant qu’il aura des institutions fortes à même d’enclencher le développement du pays. Avoir des institutions fortes c’est avoir des personnalités compétentes dotées d’un fort leadership et soucieuses de l’Etat de droit. Jusqu’à maintenant, ce genre de personnalité du côté du régime actuel n’existe pas.