Le ton hausse sur l’organisation des élections sénatoriales. Les districts feront office de bureau de vote mais il y aura des urnes pour chaque commune composant ledit district. Le secret du vote n’est pas ainsi respecté car il est tout à fait facile de déterminer quels grands électeurs de telle commune ont voté pour qui.
Les candidats aux élections sénatoriales demeurent discrets jusqu’à présent alors que les dossiers de candidature peuvent être déposés auprès des OVEC ou organe de vérification de candidature. Officiellement, aucun candidat, aucun parti politique et aucun indépendant ne se sont prononcés sur leurs liste de candidats. Mais officieusement, des noms qui n’attendent que confirmation circulent dans les couloirs. Tel est le cas par exemple de Kolo Roger, Rivo Rakotovao, Mamy Rakotoarivelo, etc.
Le débat sur les sénatoriales est porté actuellement sur la protection du secret du vote lors du scrutin. En effet, il a été décidé que les 119 districts que compte la Grande Ile feront office de bureau de vote. Les grands électeurs, à savoir les maires et les conseillers municipaux, feront alors le déplacement dans le chef lieu de district pour passer au vote. Comble de l’ironie, il a été décidé que chaque commune qui compose le district aura une urne spéciale. Dans le district de Manjakandriana par exemple, une fois dans le bureau de vote, il y aura une urne pour la commune de Manjakandriana ville, pour Mantasoa, Alarobia Ambatomanga, etc.
Cette manière de procéder au vote compte un inconvénient majeur. Il est déterminé de façon précise que dans telle commune rurale, il n’y a par exemple que 6 et 8 grands électeurs. Dans une commune urbaine, le nombre de grands électeurs va de 10, 12, 14, 16, à 55. Il ne sera donc pas difficile de voir et de savoir, lors du dépouillement du vote, quelle commune a voté pour quel candidat de quel parti politique. L’adoption de ce mécanisme contraint de façon directe les grands électeurs à respecter scrupuleusement la consigne de vote émanant de leur parti politique. Il force également les grands électeurs à voter pour les candidats sénateurs du parti au pouvoir pour espérer avoir une manne ou une aide financière de la part de l’Etat dans la réalisation des projets de développement.