Un nationalisme mal placé

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La discussion se fait houleuse actuellement au sein de la société concernant les mesures prises récemment par le gouvernement pour redresser la situation sociopolitique et économique du pays. Il en est ainsi particulièrement du fait qu’un étranger se retrouve finalement à la tête de la compagnie aérienne nationale, Air Madagascar. Il en est de même pour la mise en concession de la centrale de la Jirama à Ambohimanambola à la société Symbion Power. Une partie de l’opinion s’insurge contre le fait que nos compagnies nationales soient confiées à des étrangers.

Cette frange de la population se sent bafouée et estime que la fierté nationale a été jetée aux orties par ces mesures. L’autre partie de l’opinion défend cependant que les Malgaches ont eu le temps de faire leurs preuves avec le résultat que l’on connaît. C’est justement parce que  ce sont nos compatriotes qui ont dirigé ces compagnies qu’elles se retrouvent actuellement dans l’impasse la plus totale et que nombre d’entre elles ont même disparu. Notre hypocrisie naturelle et notre avidité ont conduit nos sociétés d’Etat à leur perte. Les étrangers eux ne s’embarrassent pas du « Fihavanana » que l’on utilise pour masquer et pour défendre tous ceux qui se mettent en marge de la loi.

Qu’en est-il au fond ? Que demande le peuple ? Ce que le citoyen lambda veut c’est que l’électricité fonctionne normalement, sans coupure et qu’il reçoit un service à la hauteur de cette facture qu’il est obligé de payer tous les mois sans interruption.  Actuellement, c’est toujours le consommateur qui fait les frais de la gourmandise et de l’incompétence de tous ceux qui se trouvent à la tête de ces compagnies. Les voyageurs veulent  pouvoir choisir de s’en remettre en toute confiance à une compagnie, d’arriver à destination à l’heure, d’être bien servis à bord de l’avion et ne pas avoir à attendre dans le froid ou dans une trop grande chaleur dans un terminal pendant des heures. S’il y a des Malgaches capables d’assurer de telles prestations qu’on le nomme sur le champ, autrement confiez les rênes à un étranger, tout ce qui importe c’est le résultat.